Athlète de haut niveau, la vice-championne de France en haltérophilie, Clarisse Barbier, a la chance de pouvoir s’entraîner à l’heure où beaucoup ont dû accepter, bon gré mal gré, l’arrêt de la pratique de leur discipline. Rencontre avec la prometteuse sportive vaudaise qui vient d’accéder à l’échelon le plus élevé de son sport, les séniors.
Comment arrivez-vous à vous organiser dans ce contexte particulier de confinement, qu’est-ce qui a changé par rapport à avant ?
Avant le confinement, j’arrivais à m’entraîner deux fois par jour, en général entre midi et 14 heures puis le soir. Avec les fermetures imposées, cela a été ramené à un seul au Palais des Sports de Vaulx-en-Velin où je suis actuellement du lundi au vendredi. Le vendredi après-midi, j’encadre une classe du lycée Robert-Doisneau, cela me permet de voir du monde et de ne pas me retrouver seule dans la salle. J’ai la chance aussi d’avoir un peu de matériel chez moi pour compenser si je le souhaite le manque d’entraînement.
Votre statut de sportive de haut niveau vous autorise à continuer à pratiquer votre sport, y a-t-il d’autres avantages ?
Je suis sur une liste ministérielle des sportifs de haut niveau et j’ai effectivement cette chance contrairement à beaucoup, de pouvoir continuer de m’entraîner. La faculté dans laquelle je suis ma formation prend cela en considération aussi et me donne la possibilité d’aménager mon emploi du temps.
Vous préparez quel diplôme ?
Je suis en dernière année de licence en Staps en option activités physiques adaptées à la santé. Il n’y a pas de professionnel en haltérophilie en France. Nous ne sommes pas rémunérés, c’est ce qui fait que l’on prépare un diplôme en parallèle ou que l’on travaille à côté. Dans de nombreuses disciplines, les féminines davantage que les hommes, ne vivent pas grâce à leurs performances. A l’Est de l’Europe, l’haltérophilie est très populaire donc les athlètes qui en sont issus vivent de leur sport, cela explique aussi les écarts de résultats qui peut en découler.
Quelle est la prochaine échéance que vous préparez en maintenant vos entraînements ?
Je prépare, en espérant que cela ne soit pas annulé, un tournoi international féminin qui aura lieu à Lyon en février. Le niveau est assez élevé avec notamment la présence des meilleures Françaises et certaines athlètes étrangères.
Comment vous situez-vous au niveau national ?
Je dirais que je suis dans le top 10 de ma catégorie. J’étais junior et là je viens de passer en sénior. En mars-avril, il y aura des compétitions qualificatives pour les championnats de France qui auront lieu en mai-juin. Il y aura me concernant un moment d’adaptation avec l’objectif de finir sur le podium. Le confinement peut rabattre un peu les cartes cette année où on verra sans doute celles qui ont pu s’entraîner à peu près normalement et celles qui ont dû se débrouiller avec leurs propres moyens. Tout le monde est aussi en manque de compétition, on verra si cela aura un impact. Ma dernière participation à une compétition remonte déjà à février 2020.